LE KYUDO : La noblesse, la sincérité et la courtoisie dans le chemin du DO

Le KYUDO

« Le » kyudo se distingue des autres arts martiaux en ce sens que l’archer est son propre adversaire. Historiquement, sous l’influence, entre-autre, du confucianisme un éloignement de l’aspect guerrier du tir pour un système de valeurs morales (dô), a pris le pas sur la technique (waza) : Il est dit que : « Le tir technique n’a aucune valeur éthique ».

« Le » kyudo accorde la plus grande importance à la sincérité et à la courtoisie. Le couple de mots shahin-shakuku bien que difficile à traduire en français, traduit cet état d’esprit. Le tir, sans dignité et sans noblesse est comme du bois sec. Au Japon ces valeurs sont portées à un niveau presque mystique.  

L’étiquette

Dans le texte raiki-shagi (annales de l’Etiquette-Vérité du Tir), il est dit : « Une fois acquise l’intention intérieure juste et une attitude extérieure correcte, arc et flèches peuvent être résolument pris en mains… ». Chaque geste est donc un symbole, une offrande de vie à la Vie avec toute la noblesse et la sincérité possible. Dans toute les phases du Tir, qu’elles soient statiques ou dynamiques, le corps est animé de vie (seikitai).  

Toujours dans raiki-shagi, il est écrit : « Le tir, avec la succession de ses déplacements vers l’avant et vers l’arrière, ne peut jamais s’effectuer sans courtoisie ni justesse (rei) », un rappel de l’importance de shahin-shakuku.

Le but

Vous l’aurez compris, Le but (suprême) du kyudo n’est donc pas de gagner des combats contre les autres, ni d’éprouver sans cesse une voie contre une autre mais de pratiquer avec les autres, par sanmi-ittai acquérir la stabilité du corps, la stabilité de l’Esprit et la stabilité dans l’utilisation de yumi afin que le triptyque  shin  zen  bi (vérité bonté beauté) rayonne au-delà du Tir, au-delà de mato (la cible). 

« Le » kyudo se pratique seul ou en groupe. Art pluriel par excellence.  Êtres Humains en harmonie et dans le respect de l’Étiquette, en tir de cérémonie ou en tir libre, se doivent mutuel respect avant, pendant et après le Tir. Sur shâjô (espace de pratique dans dôjô) nous naissons, nous vivons et nous mourrons. Nous apprenons pour soi, par soi, avec les autres, à développer la justesse intérieure, le lâcher-prise, la fraternité, la bonté.

Le tir

Lors du tir, Arc (yumi), Flèches (ya) et Archer (kyudoka ou kyudojin) forment unité avec mato. La patience, la détermination, le regard et l’intensité du regard (monomi, mezukai), la respiration, l’esprit participent de l’intention du Tir. 

Le débutant « adolescent » ou « adulte » apprend kihontai (la forme fondamentale) et shahô-hassetsu (les étapes du Tir). Il commence l’apprentissage du tir d’abord sur makiwara à très faible distance, sur une cible en paille de riz. 

Et après …

Plus tard, il pourra s’exercer au tir kinteki (tir à 28m), enteki (tir à 60m), affuter son tir
grâce aux taikai (compétition/rencontre) ludique ou pas… mais toujours dans le respect des valeurs du
kyudo.
Je terminerai par une devinette : En kinteki, mato ne fait que 36cm de diamètre. Je vous laisse deviner le
pourquoi de cette valeur. Petite aide… mesurez la largeur de votre bassin !

Contact :

Le club KTLG (Kyudo Traditionnel Loire et Goulaine) réside en la commune
de Basse-Goulaine depuis 2007.
La présidente du club est Mme RICHARD (06 88 68 63 40)

Pour conclure

C’est en toute modestie que je vous ai livré ces quelques fragments d’éléments sur un art martial singulier
dont, personnellement, je commence à peine à découvrir la profondeur. Je dédie cet article à tous les
sensei japonais qui nous ont donné en partage cette magnifique discipline et aux sensei français qui
maintiennent « en » seikitai le corps du groupe France-Kyudo.

Xavier Zaoui Basse goulaine 28 juillet 2022